Je suis enseignant d’Histoire Géographie au collège Rosa Parks, à Nantes. Il s’agit d’un petit collège (environ 300 élèves), en éducation prioritaire. Pour la seconde année, nous avons mis en place un dispositif de médiation culturelle (que nous avons nommé : le TOIMOINOUS), selon les propositions de M. Boimare. L’idée nous est venue après avoir assisté à plusieurs conférences de M. Boimare que nous avons complétées par la lecture de ses ouvrages. Nous y avons trouvé d’incroyables clés de lectures face aux difficultés que nous rencontrons avec certains de nos élèves. Les situations d’empêchement de penser qu’il décrit sont nombreuses dans notre établissement. Nous avons été séduit par le dispositif qu’il propose à la fois par sa dimension collective (en terme de culture commune) et par le fait que tous les élèves y trouvent individuellement une possibilité de progresser, quel que soit leur niveau scolaire. Par ailleurs, notre chef d’établissement a impulsé des démarches plus générales autour de la pensée réflexive des élèves (et s’appuyant sur d’autres dispositifs complémentaires).
En 6ème, la lecture d’un épisode du Feuilleton d’Hermès au début de chaque journée
L’année dernière, nous avons testé de façon expérimentale avec deux classes de 6ème. Cette année, nous avons élargi le dispositif à l’ensemble du niveau de 6ème, soit 4 classes. Le dispositif mobilise une vingtaine d’enseignants. La totalité des disciplines interviennent, à l’exception des disciplines artistiques car elles n’ont qu’une heure par semaine avec les élèves et il leur était difficile de « donner » du temps d’enseignement. Quatre fois par semaine, en première heure du matin, la journée des élèves débute par la lecture d’un épisode de votre feuilleton d’Hermès. Quel régal ! Elèves et professeurs se passionnent pour les aventures mythologiques que vous contez si bien. Puis, après un temps de compréhension, nous organisons au sein de la classe un petit débat en lien avec l’épisode (en prenant appui sur nos propres idées ou sur la mallette pédagogique). Enfin, pendant une dizaine de minutes, les élèves rendent compte par écrit de leur pensée.
En fin d’année dernière, nous avons organisé des temps de productions d’élèves autour de certains épisodes (maquettes, petites vidéos, expos,…) et un temps de rencontre et d’échange avec les parents, autour des productions de leurs enfants.
D’un point de vue organisationnel, je suis chargé de la coordination (notamment pour l’élaboration des plannings et des temps de formation) mais il s’agit véritablement d’une démarche d’équipe. Au niveau des disciplines, le français « donne » 1h hebdomadaire pour le projet. Les autres matières (HG, maths, SVT, anglais, EPS, technologie) : une heure par quinzaine. le temps de lecture est assuré par tous les enseignants de l’équipe (ainsi que le reste de la séance d’ailleurs). Selon les matières, cela peut être plus ou moins déstabilisant au début mais les collègues y prennent beaucoup de plaisir. Nous avons également la chance de travailler avec Serge Boimare lors de trois journées de formation (dont la première s’est déroulée en janvier), ce qui est pour nous très stimulant.
Enfin, une démarche vient d’être initiée au niveau du réseau en direction des collègues du primaire, afin de réfléchir à une approche commune.
En fin d’année, nous disposerons d’outils plus complets autour de notre projet : un petit livret et un petit documentaire sur lequel nous travaillons actuellement.
Sébastien Manzoni